...quoiqu'on pourrait en discuter aussi, et que ce n'est pas exclu que j'y vienne.
Quand une personne décide-t-elle des actes assez terribles pour être qualifiés de terroristes par le reste du monde ?
Quand une personne décide-t-elle des actes assez terribles pour être qualifiés de terroristes par le reste du monde ?
Il faut qu'il y ait une cause, une cause si forte qu'elle passe outre l'instinct basique de ne pas tuer un congénère...Bon, dépasser cet instinct a toujours été plutôt simple puisque ça a été fait d'innombrables fois dans le passé sans que ce soit qualifié de terroriste (sauf peut-être par la victime).
Il faut donc autre chose ; il faut que la cause en question soit (en cas de succès) imposée aux vaincus.
Alors, qu'est-ce qui fait la différence entre des mouvements révolutionnaire et terroriste ? La frontière entre ces deux conceptions est suffisamment floue pour que de nombreuses batailles rhétoriques aient eu lieu, par exemple pour Mandela. Alors, une révolution est elle un terrorisme parvenu à ses fins comme une religion est une secte qui a réussi ?
Quelqu'un qui agit contre un système, contre les lois, et avec violence, est-il toujours un terroriste ? Dans ce cas, la Révolution française est un épisode terroriste, et on est pourtant bien aise de sa survenue. Si elle existe, où se situe la différence ?
L'élément central qui donne son nom au terrorisme, c'est que les actions qui sont engagées utilisent l'impact psychologique des actions violentes pour imposer l'omniprésence de leur message. La violence porte son propre message et constitue un moyen de pression sur la société.
L'élément central qui donne son nom au terrorisme, c'est que les actions qui sont engagées utilisent l'impact psychologique des actions violentes pour imposer l'omniprésence de leur message. La violence porte son propre message et constitue un moyen de pression sur la société.
al-qaida, puis l'état islamique auto-proclamé (non, pas de majuscules, j'ai même supprimé celle du début de phrase) et leurs semblables, cherchent à affaiblir les résistances de l'état d'esprit démocratique. Ils le font en exerçant une pression pour imposer l'application de la charia (une loi islamique qu'un grand nombre de musulmans n'est pas prête à accepter), dans les pays du Maghreb d'une part (la Tunisie restant à ce jour le seul pays, durement touché, à fonctionnement démocratique dans cette région du monde), ainsi que dans les ménages musulmans des pays occidentaux. Pour ce faire, il leur est nécessaire d'avoir un système de propagande efficace, c'est-à-dire largement diffusé (quel bel outil qu'Internet ! le FN l'a lui aussi bien compris, d'ailleurs).
Leurs batailles se mènent désormais surtout sur le terrain idéologique, du discours et de la guerre psychologique (ouverte ou occulte) plutôt que sur le champ de bataille, leur ambition d'exister en tant qu'Etat indépendant semblant forfaite.
Je n'ai pas utilisé le terme de djihadiste jusqu'ici - à dessein. Il y a deux djihad : le grand (une élévation de l'âme) et un petit (qui recherche la conversion de l'autre par la force). Les textes de l'islam font incontestablement la part belle au grand Djihad. Aussi incroyant que je suis, je ne veux pas manquer de respect envers ceux qui croient ; je n'utilise donc pas le terme de Djihad à tort et à travers.
L'Occident a une part immense de responsabilité dans l'état actuel des choses, de par ses actions du passé et son actuelle inaction. J'en parlerai plus longuement une autre fois, mais la France dans laquelle je souhaite vivre, et dans laquelle je pensais vivre il y a encore pas si longtemps, je la pense à l'agonie : pays des Droits de l'Homme, mon fion, pas foutu d'accueillir plus de quelques milliers de réfugiés, et encore, en se battant pour savoir qui en aura le moins, tandis qu'on vend des rafales à l'Arabie Saoudite et les Mistral de Poutine à l'Egypte (histoire, sans doute, de ne pas mettre d'huile sur le feu dans cette région du monde).
Que faire lorsque deux visions irréconciliables se rencontrent ? Les gens qui suivent un islam modéré sont largement compatibles avec nos sociétés occidentales (sans pour autant que leurs ancêtres deviennent des Gaulois, pauv'con). Ceux dont l'objectif est la destruction des valeurs d'humanité dans lesquelles j'ai été élevé, indiscutablement, non.
Et donc pour lutter contre ça ? Il y a les balles bien sûr ; puisque c'est inévitable que la violence réponde à la violence quand on vous agresse ainsi. Mais les balles ne font pas tout, le combat se place aussi sur l'autre terrain : celui de ne pas se sentir empêché de vivre et d'avancer ; celui de se porter vers l'autre sans aller contre lui ; celui de ne pas accepter que les cultures arabes soient pris en otage par des fous. S'y intéresser, c'est déjà combattre un peu ; je m'y intéresse, même si je connais peu de choses - plein à découvrir ! Allez, hop, un serpent :
ça passe aussi par les nombreux artistes qui mêlent les cultures ; j'ai déjà eu l'occasion de parler d'Orange Blossom, mais il y a aussi des groupes anciens comme Taÿfa, ou des artistes plus récents comme Souad Massi, Yelli yelli, Lhasa de sela (RIP)...
Un mot, encore.
Hier mourait Shimon Peres, le dernier des trois nobélisés du processus de paix au Proche-Orient qui a abouti à l'accord d'Oslo, à ce jour la plus grande avancée dans le sens de la paix, qui s'est écroulée avec l'assassinat d'Yithzak Rabin. Il semble que, ni dans les pays arabes, ni en Israël, il n'y ait de dirigeant qui souhaite établir la paix dans cette partie du monde. Il a fallu la conjonction de ces trois hommes pour parvenir à cet accord. Quoi qu'ils aient pu faire par ailleurs, pour ce qu'ils ont fait à ce moment-là, à ces trois-là : Shalom, ²Salaam.
PS : J'imagine un terroriste expérimenté qui causerait à un jeunot d'la bombe : "Tu vois petit, les Occidentaux, ils ont un peu foiré leur coup ; d'un paternalisme triomphant, ils sont tombés dans un œcuménisme écœurant. De temps en temps, on voit qu'ils ont essayé de garder la domination sur leurs gonzesses, ils descendent dans la rue, tout ça...Mais globalement, ils se sont fait bouffer par leurs nanas. Vois donc : ils leurs donnent le droit de conduire et de voter, 'faut pas déconner quand même !
Connais-tu Guillaume Perret ? J'ai pensé à toi quand je l'ai découvert.
RépondreSupprimerInside Song
Non, je ne connaissais pas, mais je trouve ça trop cool, en effet : bien vu et merci !
SupprimerDe rien ! Mathias l'a entendu sur France Inter, grâce à... Manoukian, encore une fois. Son dernier album semble en plein carrefour des influences musicales, et le morceau diffusé m'a paru dingue par l'usage de ce saxo qui ne sonne plus du tout comme tel, et la rencontre improbable et géniale entre un jazz électronique et une musique "ethnique" à des lieues de l'Occident. Par moments, on dirait Trent Reznor jouant, dans sa prime jeunesse, sur les appareils les plus étranges, mais... Ça colle parfaitement avec l'état d'esprit de ton billet, de mon point de vue :)
RépondreSupprimerOui, c'est intéressant d'écouter Manoukian, même s'il m'énerve parfois ; l'émission d'Assayas à 21h est intéressante aussi.
SupprimerUn grand merci quand même de me faire partager ces connaissances-là : la culture ne vaut que partagée ;-)