Le texte de l'accord est disponible ici.
De nombreuses réactions ont salué l'adoption de cet accord, parmi les négociateurs d'abord :
Le ministre sénégalais de l'Environnement , Abdoulaye Bibi Baldé : « Le texte d’accord que vous nous avez présentés, bien que ne couvrant pas la totalité de nos préoccupations, nous considérons qu’il ne laisse aucune partie de côté. Il permettra d’assurer l’adhésion et la participation de tous et de chacun selon sa capacité à l’effort global de stabilisation du réchauffement climatique. »
Le secrétaire général du Ministère de l'Environnement congolais Vincent Kasulu Seya Makonga : « L’accord a établi que les pays en développement ont le droit de bénéficier d’un financement pour l’adaptation. Toutefois, il y a peu de contenu dans notre nouvel accord. Nous attendons avec impatience l’opportunité de poursuivre le débat sur la manière de fournir un appuye réel et concret aux pays les plus pauvres. »
John Kerry : " Personne ne pense que cet accord est parfait. ça ne serait pas un bon accord s'il en était autrement. Ce qui est important c'est de savoir comment nous allons le mettre en oeuvre, comment appliquer les objectifs."
Sainte-Lucie : "C'est la première fois que les pays des Caraïbes ont l'impression d'avoir été entendu à la COP
L'Equateur, "rejoint cet accord", mais : "nous devons aller plus loin", faire plus qu'un équilibre entre ce qui est émis et ce qui est absorbé". Il ne faut pas oublier qu'il faut réduire d'ici à 2050 80% des émissions. "Il n'y aura pas d'équilibre global si nous ne nous décarbonisons pas." "Nous
interprétons cet accord comme un cadre de règles qui permettront
de compenser les services environnementaux rendus par les pays en
développement." Une solution selon lui : une quantification des émissions évitées, grâce aux politiques climatiques. "Paris n'est pas la fin, mais un bon début, vers la justice environnementale."
Il appelle un traité obligatoire pour respecter les droits de la
nature, avec une cour de justice environnementale permettant de
sanctionner les parties qui violent les obligations prises aujourd'hui. "La vie n'est pas un marchandage."
Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la planète,
qui "se réjouit de l'accord universel et exigeant de Paris". Il pense
d'abord à toutes celles et ceux qu'il a rencontrés depuis longtemps et
qui sont déjà dans la tragédie climatique. "Ce soir nous renouons avec
l'espoir. Le monde regarde et marche enfin dans la même direction.
L'avenir seul confirmera si l'accord de Paris est historique. Tout
dépendra des moyens mis en œuvre pour réaliser les engagements de tous
les Etats. Il faudra également revoir à la hausse le plus vite possible
les engagements des Etats les plus développés."
En-dehors de la sphère des négociateurs, les réactions sont également nombreuses :
Kumi Naiddo pour Greeanpeace : “It sometimes seems that the countries of the United Nations can unite on nothing, but nearly two hundred countries have come together and agreed a deal. Today the human race has joined in a common cause, but it’s what happens after this conference that really matters. The Paris Agreement is only one step on long a road, and there are parts of it that frustrate and disappoint me, but it is progress. This deal alone won’t dig us out the hole we’re in, but it makes the sides less steep.”
La réaction d'Attac France est disponible ici : "Dans des moments difficiles, on attend d'une conférence internationale qu'elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis. A l'Etat d'urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l'essentiel : l'accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C."
Que signifient toutes ces réactions ?
1. Pour la première fois depuis...au moins ça, 195 pays se sont mis d'accord sur un sujet. C'est un peu le noeud du problème : sur une problématique mondiale, comment faire pour que tout le monde signe le même bout de papier, des grands pays industrialisés aux petits pays insulaires ? Comme le dit Kerry, seul un texte de compromis, rédigé en fonction des enjeux, peut fédérer tant de monde. Essayez donc de mettre d'accord quatre personnes autour d'une table, sur n'importe quel sujet ! LE simple fait que la COP se traduise par un texte commun est une victoire pour les organisateurs du débat.
2. Au-delà de cette réussite diplomatique, il faut être clair : la réussite technique n'est pas là. Pas là du tout, même : le bilan des contributions, fait par des gens bien plus compétents que moi, amène à une réduction effective des émissions de gaz à effet de serre pour une limitation du réchauffement à environ 3°C, soit largement au-delà du seuil auquel il est prédit un emballement des mécanismes climatiques. Les conséquences à terme pour les pays insulaires ou côtiers sont énormes, autant en termes humains (déplacement des populations, perte de terres arables) qu'écologiques (disparitions d'espèces / patrimoines génétiques). De nombreuses adaptations (agricoles, économiques, personnelles, de cadre de vie) devront probablement être réalisées pour faire vivre les sociétés humaines.
3. Les pays industrialisés ont bloqué sur plusieurs points cruciaux : les aspects contraignants, les contributions à hauteur de la responsabilité historique, etc. L'Histoire retiendra sans doute qu'encore une fois, les riches ont cherché à préserver leurs acquis. Est-ce que ça peut leur être reproché ? Oui, et non. Qui ne voudrait pas continuer à vivre dans le confort dans lequel il a toujours vécu ?
Au final, c'était sans doute valeureux, une débauche d'énergies colossale pour les organisateurs / négociateurs, et probablement l'accord obtenu est le meilleur qui pouvait être obtenu dans les circonstances présentes. Il est sans aucun doute à porter à leur crédit. Il reste, malheureusement, insuffisant, sauf à ce que la mise en oeuvre des résolutions soit plus diligente que leur définition.
La conclusion de tout cela, c'est qu'au-delà de ces grands accords internationaux, l solution ne peut venir que du plus grand nombre, le peuple, la plèbe toujours plus ou moins placée en spectatrice de ces grands mouvements diplomatiques. Si un grand nombre d'entre nous ne fait pas l'effort de modifier un peu son comportement, on n'y arrivera probablement pas.
Et même s'il est facile de tomber dans l'argument du "pff, ce que je fais, moi, minuscule bonhomme dans une multitude, n'a pas de poids", ce n'est qu'en essayant, au moins, que petit à petit on arrivera à quelque chose. Les gestes, je ne les rappellerai pas ici, tout le monde les connaît. 'y a plus qu'à s'y mettre !
En-dehors de la sphère des négociateurs, les réactions sont également nombreuses :
Kumi Naiddo pour Greeanpeace : “It sometimes seems that the countries of the United Nations can unite on nothing, but nearly two hundred countries have come together and agreed a deal. Today the human race has joined in a common cause, but it’s what happens after this conference that really matters. The Paris Agreement is only one step on long a road, and there are parts of it that frustrate and disappoint me, but it is progress. This deal alone won’t dig us out the hole we’re in, but it makes the sides less steep.”
La réaction d'Attac France est disponible ici : "Dans des moments difficiles, on attend d'une conférence internationale qu'elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis. A l'Etat d'urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l'essentiel : l'accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C."
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Que signifient toutes ces réactions ?
1. Pour la première fois depuis...au moins ça, 195 pays se sont mis d'accord sur un sujet. C'est un peu le noeud du problème : sur une problématique mondiale, comment faire pour que tout le monde signe le même bout de papier, des grands pays industrialisés aux petits pays insulaires ? Comme le dit Kerry, seul un texte de compromis, rédigé en fonction des enjeux, peut fédérer tant de monde. Essayez donc de mettre d'accord quatre personnes autour d'une table, sur n'importe quel sujet ! LE simple fait que la COP se traduise par un texte commun est une victoire pour les organisateurs du débat.
2. Au-delà de cette réussite diplomatique, il faut être clair : la réussite technique n'est pas là. Pas là du tout, même : le bilan des contributions, fait par des gens bien plus compétents que moi, amène à une réduction effective des émissions de gaz à effet de serre pour une limitation du réchauffement à environ 3°C, soit largement au-delà du seuil auquel il est prédit un emballement des mécanismes climatiques. Les conséquences à terme pour les pays insulaires ou côtiers sont énormes, autant en termes humains (déplacement des populations, perte de terres arables) qu'écologiques (disparitions d'espèces / patrimoines génétiques). De nombreuses adaptations (agricoles, économiques, personnelles, de cadre de vie) devront probablement être réalisées pour faire vivre les sociétés humaines.
3. Les pays industrialisés ont bloqué sur plusieurs points cruciaux : les aspects contraignants, les contributions à hauteur de la responsabilité historique, etc. L'Histoire retiendra sans doute qu'encore une fois, les riches ont cherché à préserver leurs acquis. Est-ce que ça peut leur être reproché ? Oui, et non. Qui ne voudrait pas continuer à vivre dans le confort dans lequel il a toujours vécu ?
Au final, c'était sans doute valeureux, une débauche d'énergies colossale pour les organisateurs / négociateurs, et probablement l'accord obtenu est le meilleur qui pouvait être obtenu dans les circonstances présentes. Il est sans aucun doute à porter à leur crédit. Il reste, malheureusement, insuffisant, sauf à ce que la mise en oeuvre des résolutions soit plus diligente que leur définition.
La conclusion de tout cela, c'est qu'au-delà de ces grands accords internationaux, l solution ne peut venir que du plus grand nombre, le peuple, la plèbe toujours plus ou moins placée en spectatrice de ces grands mouvements diplomatiques. Si un grand nombre d'entre nous ne fait pas l'effort de modifier un peu son comportement, on n'y arrivera probablement pas.
Et même s'il est facile de tomber dans l'argument du "pff, ce que je fais, moi, minuscule bonhomme dans une multitude, n'a pas de poids", ce n'est qu'en essayant, au moins, que petit à petit on arrivera à quelque chose. Les gestes, je ne les rappellerai pas ici, tout le monde les connaît. 'y a plus qu'à s'y mettre !
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