dimanche 26 juin 2016

L'échappée

La douleur est constante, un bruit de fond qui me sape, petit à petit, émaillée de pointes vives et cruelles, pénibles.
En ce moment, elle est surtout dans les mains. Je les regarde : elle est là, quelque part, qui irradie des paumes vers les doigts. Sensation que mon sang est remplacé par un liquide visqueux, d'un gris argenté, coulant paresseusement dans mes veines, métal en fusion qui brûle et pourtant ne chauffe pas. Les drogues sont impuissantes à taire la douleur - je leur rends justice, néanmoins : elles l'amenuisent, au prix d'un effet sédatif permanent.
Lassé, j'avance et m'affale lentement dans le canapé. Je renverse la tête en arrière et, vaincu par les médicaments qui me volent ma force, je ferme les yeux.
J'entends là-haut les enfants jouer. Dans le fracas des jeux me parvient le son d'une boîte à musique. Ensorcelé, je me laisse porter par le thème et dérive dans des rêveries célestes le temps que la mélodie se joue. Je navigue au-dessus des nuages, là où tout est lumière et air pur, pour un temps trop court avant que la réalité ne me rattrape et que je doive, péniblement, ouvrir les yeux.
Je retrouve le monde tangible, celui où chaque instant est lutte contre l'assoupissement, et où la douleur est constamment absorbée, et dissimulée.

4 commentaires:

  1. Wow... Que dire ? Courage, comme Gradlon ? Je ne sais même pas de quoi tu parles, alors ça sonne particulièrement creux à mes oreilles. Tant pis : accroche-toi. Et si t'as besoin de quoi que ce soit, j'habite pas si loin, et je suis en vacances.

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    1. Salut Kalys ! Ne va pas assombrir tes vacances, il n'y a rien de grave ! Je t'ai répondu en mp

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