dimanche 29 mars 2015

Anticipation de l'augmentation démographique des animaux domestiques (ou comment j'ai construit mon poulailler)

Comme on est des oufs chez nous, on a décidé d'avoir des poules, entreprise audacieuse autant que périlleuse - on ne sait jamais, la gent gallinacée est fourbe et potentiellement violente, mais la perspective d'oeufs frais tous les matins (frits avec la graisse du bacon issu du cochon de l'autre bout du jardin), ça le faisait bien quand même.

En plus, j'avais monté un chalet (pas tout seul !) quelque temps auparavant ce qui m'avait permis de récupérer une grande quantité de planches et autre mats (point de vue positif) qui encombraient le garage (point de vue négatif).

Donc :

1. Faire la base :

En l'occurrence, j'ai récupéré des tubes que j'ai utilisé pour faire les pilotis du chalet - comme j'ai pas beaucoup d'imagination, j'ai fait exactement la même chose. Une fois leur emplacement calé, j'ai coulé du béton dedans. Lorsque celui-ci eut séché, j'ai réutilisé des équerres issues du chantier du chalet pour fixer le cadre servant de base au poulailler (là encore, un chevron provenant du chalet !).


2. Le poulailler lui-même

J'ai commencé par faire une base à partir d'un OSB, puis j'ai récupéré des bouts de plancher pour faire la première paroi (la moins épaisse, exposée au sud - deuxième photo). Ensuite, j'ai monté les autres parois (ça sera bien isolé, comme poulailler, c'est du 44mm d'épaisseur...), en prévoyant les ouvertures : une trappe pour récupérer les oeufs, une fenêtre, une porte, et un accès à l'enclos. Dans le même temps, j'ai fait le pondoir (les trois boxes qu'on voit sur la cinquième photo).























 Une fois les parois montées, j'ai fait le toit (un OSB encore), avec un retour sur la paroi haute pour éviter les interstices permettant aux éventuels prédateurs d'entrer. Je ne l'ai pas posé à ce moment là, puisqu'il a fallu transporter l'ensemble jusque sur les pilotis, et vu la bête, moins il y avait de poids, mieux c'était !
J'ai donc posé le toit une fois le poulailler installé sur les pilotis, et posé la porte !

Il reste encore quelques détails à régler, et l'enclos grillagé à poser, et ce sera bon pour accueillir de la bestiole !


mercredi 25 mars 2015

Danser en Tunisie

J'ai entendu une femme du nom de Syhem Belkhodja tout à l'heure à la radio, je ne me voyais pas ne pas relayer son message.

Elle a accordé un entretien aux Inrocks il y a quelques années, cliquer sur l'image vous y mènera, pour peu que vous ayez envie d'un peu mieux la connaître :

http://www.lesinrocks.com/2011/02/08/arts-scenes/scenes/entretien-avec-la-choregraphe-tunisienne-syhem-belkhodja-1120107/

jeudi 12 mars 2015

En Arrakis, la mort ne pêche plus à la mouche

J'ai relu récemment les premiers volumes de la saga Dune de Franck Herbert. J'ai toujours aimé ce récit à la mystique si particulière, et qui traite notamment de l'anticipation des mouvements de masse et a un regard particulièrement cynique sur la politique, bien que parfois daté ou pas très pertinent.
 
C'est en particulier cet aspect lié à la manipulation des masses, ou aux conséquences de masse des actions de gens de pouvoir, qui prend une signification particulière en la période troublée qui est la nôtre (ATTENTION SPOILER). Les premiers volumes décrivent en effet le destin de Paul Atréides, qui rejoint le peuple du désert pour échapper à ceux qui veulent le tuer. Mais ce peuple, les Frémen, a fait l'objet de l'introduction de germes de croyances par une organisation séculaire, et il se trouve que Paul répond parfaitement à cet ensemble prophétique. A son corps défendant, il est le point à partir duquel va se déclencher une vague terrible de guerres de religion, qu'il tentera, autant que possible de limiter, puis combattra, sans succès, jusqu'à finir par en mourir.
 
Dans le récit de Herbert, le peuple Frémen s'inspire beaucoup des musulmans. Ils contiennent un groupe de guerriers d'élite (les Fedaykin), qui trouvent leur origine dans les Fedayin, commandos anti-israëliens. Leur guerre se nomme Jihad. Leur langage a des consonances arabes.
Il ne s'agit pas de dire ici que Herbert a prévu l'embrasement actuel du monde arabe (le conflit israëlo-palestinien existait malheureusement déjà quand il a écrit Dune et des soubresauts ont à peu près toujours agité le monde arabe au même titre que le monde occidental), mais il est intéressant de voir qu'il disait déjà, à l'époque, que la surinterprétation et l'aveuglement peuvent conduire à des dérives terribles, à grande échelle. Cela donne clairement une résonance particulière à ce récit (dont ce n'est malgré tout qu'un aspect : c'est un texte très riche, complexe, plein de nuances, l'anti-thèse du manichéisme).
Note : toutes les illustrations ci-dessus sont de Sparth

Sur un sujet tout à fait différent, le maître Terry Pratchett est mort aujourd'hui.


Ce grand bonhomme est notamment l'auteur des Annales du Disque Monde, satyre affectueuse du monde de l'héroïc fantasy mettant en scène l'inénarrable Rincevent, Nounou Ogg et les autres, mais d'où une critique sociétale était loin d'être absente.
 
On retrouvait dans ses livres des références à tout un monde de littérature de fantasy, de Shakespeare (Hamlet dans Trois soeurcières) aux barbares de type Conan (Cohen et ses potes), de Cthulu (La huitième couleur) à Dracula et Frankenstein (Carpe Jugulum). Et tous ces personnages évoluaient dans un monde dont le liant était l'humour très british de Pratchett. Il avait écrit d'autres oeuvre, Le peuple du tapis, De bons présages (avec l'excellent Neil Gaiman).
Plutôt que de dire que tous ces personnages sont un peu orphelin ce soir (ce qui est vrai), je préfère évoquer ici le souvenir de tous ces sourires, rires, ricanements, et des émotions littéraires que ce grand bonhomme a su susciter chez moi.

mercredi 4 mars 2015

La voie de Lhasa

Lorsque je me suis réveillé d'une assez courte nuit de période de fêtes, le deux janvier 2010, j'ai écouté les infos, par habitude. Pendant que la plupart des gens, chez nous, faisaient la fête, Lhasa de Sela mourait d'un cancer du sein.

Brouf, quel début de billet, bonne ambiance...Mais c'est à peu près ce que j'avais ressenti à l'époque, être brusquement extirpé d'une réalité plaisante, celle d'un monde de bonne chère, breuvages sympas, bonne ambiance qui se poursuit tard dans la nuit, où l'on ne meurt pas, par exemple.

Malheureusement, cette bulle dans laquelle on se réfugie périodiquement, par nécessité sans doute puisqu'il est normal de se permettre des moments d'évasion, reste soumise à la menace de ce cruel aiguillon d'une réalité qui peut la faire exploser.

La mort précoce de cette chanteuse et poétesse ne lui a malheureusement permis d'exprimer son talent que dans trois albums (et une bonne quantité de duos et d'explorations, quand même). Au même titre que Björk et PJ Harvey, que j'ai évoquées dans un billet précédent, sa singularité en a fait un artiste à part dans le paysage musical mondial.

 
 C'était une chanteuse qui n'a jamais oublié la valeur du silence. Dans certaines de ses chansons, elle jouait du silence, un peu comme si elle dansait avec lui avec sa voix. C'était également quelqu'un qui faisait l'éloge de la lenteur, sans oublier cependant l'énergie de chansons à rythmes un poil plus denses.

A ce titre, elle apparaissait comme un axe de calme dans le monde frénétique dans lequel nous vivons. Ses chansons étaient portées par sa voix si particulière, riche, pleine, chaude, dans laquelle semblait parfois caché un rire contenu (celui de l'allégresse d'être là et de faire ce qu'elle faisait).

Dans son premier album, la Llorona les chansons, riches, dessinaient un univers unique, étrange, un point saillant dans le paysage musical que j'avais à l'époque - ça n'a pas changé, d'ailleurs. Sans doute y a-t-il quelque chose à voir avec le fait qu'elle chante en espagnol, ce qui était atypique à l'époque. Mais la profondeur de certains titres (El pajaro, El desierto), le jeu des rythmes des chansons (Desdeñosa, la Celestina), la tonalité de l'album et sa diversité en font un disque que je considère toujours comme unique dans sa richesse.


Le second album (polyglotte) The Living Road, explorait une poésie du cheminement et de la géographie. Dans les trois premières pistes, notamment, il y a l'idée d'une marche en cours : le rythme de Con toda palabra m'évoque la cadence de pas péniblement égrenés sur une terre stérile, la Marée haute voit une progression plus aisée, portée par des vagues. Et pour arriver à quoi ? Une désillusion, peut-être, comme semble le dire La Confession. La trompette d'Ibrahim Maalouf, lumineuse, gaie même par moments, profonde, toujours, tranche sur l'ensemble de l'album et apporte un contraste qui contribue à la vie de l'ensemble. Quel monde Lhasa explorait-elle ici ?
Le troisième album, Lhasa, parle de disparition et de perte, sa tonalité en est sombre, un peu amère et en colère comme dans l'ironique et désabusé Fool's gold. Mais il est également serein, cristallin. Lhasa l'a écrit alors qu'elle se battait déjà avec le cancer, mais c'est un album où elle parlait d'un récent passé malheureux, mais aussi d'avenir.



Amie d'Arthur H, elle a chanté un très beau duo avec lui, On rit encore ; Arthur H chante de temps en temps La marée haute, en hommage et en souvenir.

Pour ceux qui veulent poursuivre la découverte, des émissions de radio sur et avec Lhasa sont disponibles ici.

Un de mes plus grands regrets est de n'avoir pas pu la voir en concert, j'ai manqué le dernier concert qu'elle avait donné à Rennes. Mais aussi tardif que soit cet hommage, j'espère continuer à faire vivre cette artiste, un peu, en la faisant éventuellement découvrir aux quelques lecteurs qui pourraient passer par ici. Si vous ne connaissez pas, écoutez Lhasa ; et si quelques-uns d'entre vous aiment, alors j'aurais réussi à faire vivre encore un peu de cette personne, pour le temps de votre écoute.

dimanche 1 mars 2015

Trévignon, on the rocks

L'existence de la Pointe de Trévignon est liée à l'existence dune avancée de granit, roche dure ayant résisté à l'érosion.

Cette érosion, due à l'action des marées, du vent, des intempéries, a sculpté certaines rochers de telle manière qu'en les regardant avec un anthropocentrisme exacerbé, on peut voir des figures émerger du roc. Comme, bien sûr, c'est mon cas, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager une galerie de ces figures que nous ont livrées la roche et la mer.
 
  A gauche, une gueule cassée qui me fait un peu penser à La Chose, à droite un gorille (King Kong?)
 
  A gauche, une autre gueule cassé, ascétique, qui m'évoque le visage buriné d'un vieux cowboy ; au centre, u masque larmoyant, énigmatique et inquiétant ; à droite, un bagarreur qui serre les dents après avoir pris un coup

  Un géant de pierre, qui contemple l'azur ; il me fait penser à un faune, ou peut-être un centaure, sage observant les cieux

 Une femme de marin, mère peut-être, attendant son homme de retour de pêche