jeudi 23 avril 2015

Penny dreadful (Attention spoiler)

L'un de mes trois super frangins m'avait branché il y a quelques mois sur Penny dreadful, "une série qu'elle est bien", comme y dit. Juste avant la diffusion de la deuxième saison, ça me paraissait le bon moment pour en parler.


Dans la première saison, malgré quelques personnages (Ethan Chandler...) et actions un peu trop évidentes, et deux-trois incohérences (mais quelle série / film n'en contient pas ?), il faut bien reconnaître que, effectivement, c'est bon. Très bon, même.
Au-delà de l'interrogation sur le monstre dans l'homme, cette galerie de portraits de l'imaginaire victorien est très réussie, pour plusieurs raisons :
  • à l'image d'une Ligue des gentlemen extraordinaire (pas les films, hein, la BD), on réunit ici un panel diversifié de la littérature romantique (1) / gothique de l'époque : Dorian Gray, Mina Harker, Frankenstein, etc. C'est pas une idée nouvelle, mais pour celui qui a dévoré une grande partie de cette littérature, c'est forcément attractif, ça marche donc très bien sur moi ;
  • l'interprétation de la plupart des acteurs principaux est excellente. Timothy Dalton (dont je ne peux pas dire qu'il m'ait marqué en James Bond - ni après, d'ailleurs) est très bon, Reeve Carney excellent dans son rôle de dandy drogué au plaisir, même Josh Hartnett, dans les limites de son personnage un peu étriqué, est bon. Quant à Eva Green, je la trouve simplement géniale dans son rôle schizophrène, au charme inquiétant, teinté de dérision, et à la terrible folie. C'est sa présence qui donne toute l'ambiance à la série.
Pile :

Et face :
Elle est dans ce rôle bien meilleure qu'elle ne l'est dans Dark Shadows, le seul Burton que j'aie vu que j'ai trouvé mauvais.
J'ajoute un mot pour évoquer le directeur du théâtre (joué par Martin Phillips), ivrogne superbe et acteur possédé par sa vocation, qui aurait parfaitement sa place dans la troupe du Baron de Sigognac (2).
  •  Malgré quelques p'tits soucis par-ci par-là, l'ambiance, l'action et le développement des personnages sont suffisamment efficaces pour garder le spectateur accroché.
Je conseille fortement cette série pour les lecteurs de Dracula, Frankenstein, Les Hauts de Hurlevent, le portrait de Dorian Gray, les textes de Poe, etc. parce que les références à cette littérature sont à la fois évidentes, fines et bien mises en scène.


(1) Au sens du courant littéraire, pas au sens guimauve hollywoodienne que ce mot a pris avant d'être transformé en "glamour", autre mot dont le sens premier a été guimauvisé.
(2) Lire le capitaine Fracasse de Théophile Gauthier.

2 commentaires:

  1. Ça c'est un article "qu'il est bien"! ☺
    Timothy Dalton: un come-back réussi depuis hot fuzz. Il serait bien dans du Aghata Christie ou en investigateur dans une histoire Chtulhuienne.
    Eva green est super aussi. Vivement la saison 2.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hé hé, tant mieux s'il t'a plu ! Oui, en effet, vivement la saison 2 : si elle est du même tonneau, voire un poil améliorée, elle sera top ! Mais je verrai bien Dalton dans une enquête Cthuluienne, en effet.

      Supprimer