Un de mes trois super frangins et mon excellente belle sœur ont eu la bonne idée de m'offrir, pour mon anniversaire, l'intégrale de Ki et Vandien, de Megan Lindholm. Sous le pseudonyme de l'auteur se cache Robin Hobb, autre pseudonyme de l'auteur des cycles de l'Assassin royal, du Soldat chamane, etc.
Les quatre livres de Ki et Vandien sont parus entre 1983 et 1989.
Dès le premier chapitre, j'ai été frappé par la force avec laquelle le personnage meurtri de Ki était décrit. Dès ce premier chapitre, j'ai été happé par l'histoire.
Le monde dans lequel se déroulent les romans est relativement classique : plusieurs races fort différentes cohabitent dans un environnement assez peu décrit, excepté dans les scènes d'importance.
La structure du récit du premier volume est différente de celle des trois suivants. Dans le premier roman s'entrelacent plusieurs époques de la vie de Ki ; sur cette toile de fond a lieu la rencontre de Ki avec Vandien. Dans les autres romans, les trajectoires différentes de ces personnages très proches mais libres de leurs mouvements constituent l'armature du récit. Mais dans tous les cas, la narration reste claire.
Quoi qu'il en soit, le propos principal du livre concerne la confrontation des différences, au niveau culturel ou individuel. C'est fait avec finesse et subtilité, sans rien retirer à la richesse des sentiments (y compris, donc, peu glorieux) des personnages, ni figer des positions stéréotypées.
On sent que l'auteure cherche son style, mais certaines pages sont pleines d'une poésie descriptive pleine de force.
Quoi qu'il en soit, le propos principal du livre concerne la confrontation des différences, au niveau culturel ou individuel. C'est fait avec finesse et subtilité, sans rien retirer à la richesse des sentiments (y compris, donc, peu glorieux) des personnages, ni figer des positions stéréotypées.
On sent que l'auteure cherche son style, mais certaines pages sont pleines d'une poésie descriptive pleine de force.
Un mot également pour signaler la traduction : j'aime beaucoup la traduction du premier roman (Xavier Spinat), forte même si elle n'est pas toujours parfaitement fluide, j'aime moins la traduction des suivants (Guillaume Le Pennec), peut-être en partie parce que des fautes / incohérences de langages voire mots oubliés apparaissent à partir du second livre. Mais, globalement, les traductions n'entravent pas le plaisir de la lecture...ce qui n'est pas toujours le cas !
PS : à noter que, parmi mes cadeaux, se trouvait aussi un billet pour un concert d'Orange Blossom...Je vous en reparlerai fin janvier !!!
Ça a l'air chouette ! Je n'ai jamais réussi à accrocher au style de Robin Hobb et ai abandonné L'assassin Royal très rapidement... Peut-être une bonne manière de retenter le coup !
RépondreSupprimerRetente, en effet, moi j'aime beaucoup, mais comme c'est peut-être d'un niveau littéraire moindre que ce que tu apprécies (le texte ou la traduction, j'en sais rien pour le coup, je n'ai jamais lu en anglais), pas sûr que tu aimes, quand même. Tu me diras !
SupprimerJe n'avais pas pensé que ça pouvait être à cause du niveau littéraire ; dans l'Assassin Royal j'avais surtout pensé que la narration ne se concentrait que sur les événements, ce qui m'avait rendu le personnage principal assez antipathique car complètement opaque et dénué d'émotions.
RépondreSupprimerJe n'avais pas vu les choses comme ça ; pour moi, l'Assassin royal, ça se lit bien, c'est plus riche que beaucoup d'autres récits de ce type de littérature (beaucoup plus riche !), mais c'est pas non plus Les Misérables ; un niveau littéraire auquel j'imagine que tu es plus habituée, d'où, peut-être, des attentes supérieures...
SupprimerQuant à l'empathie envers Fitz...J'avoue là que j'aurais besoin de le relire, car mes souvenirs sont un peu lointains, mais je me souviens que lorsqu'il regarde Kettricken se battre, ou qu'il regarde Chevalerie, je crois qu'il est un peu moins plat que ce que tu décris...
Non mais tu plaisantes, Victor Hugo j'ai beaucoup de mal, je trouve ça looooooong :)
SupprimerAprès, c'est vrai que j'ai certaines attentes en termes de style, mais par exemple, en ce moment je lis La guerre du lotus de Jay Kristoff, un pur roman de fantasy steam-punk, je le trouve admirablement écrit, quand bien même les universitaires ne classent pas ça "en grande littérature" (et ils ont tort !)
Voui, c'est vrai que j'ai passé quelques pages de description des faubourgs de Paris lorsque j'ai relu les Misérables...Ah, ces temps où les auteurs étaient payés à la page ! Et Hugo était probablement un authentique amoureux de Paris, capable de passer des pages à la décrire...ce qui ne m'a pas empêché d'adorer le roman !
SupprimerEn regardant rapidement (je n'ai pas envie de me spoiler un potentiel bon roman / cycle) sur Wiki, je vois que Kristoff est déité chez Bragelonne, une maison qui pour moi édite surtout de la qualité.
Je comprends peu la notion de "grande littérature", un grand sac qui reste pour moi à définir, et qui laisse nécessairement un "autres" peu flatteur. Il y a des livres de (je suppose) "grande littérature" que je trouve nuls, d'autres que j'aime beaucoup, et à l'inverse des livres moins "grands" que je trouve géniaux (dont beaucoup en fantasy / fantastique / scifi, mais si on va vers du plus classique Boulgakov, Maupassant, Gautier...), et beaucoup d'autres que je trouve nazes (au pif, Musso, Guy Gavriel Kay, etc.). Non, mon propos était plutôt de dire qu'en tant qu'esprit littérairement beaucoup plus aiguisé que le mien (au même titre que je vois un fromental ou une crételle où tu vois une herbe), tu pouvais avoir des attentes supérieurs aux miennes en termes de style / structure du récit / développement des personnages...Et que Ki et Vandien se situe peut-être bien à la frontière d'un récit que j'aimerais bien et où, peut-être, tu ne trouverais pas ton compte...Et en même temps, peut-être que si, vu qu'on serait juste à la frontière : d'où l'incertitude.
Et je viens de me rendre compte que j'ai fait une réponse super longue...à la Hugo !!!