mercredi 14 octobre 2015

Un automne avec Vivaldi

J'ai toujours trouvé jusqu'ici que la partie automnale des fameuses Quatre saisons était la partie la plus chiante de l'ensemble - comme beaucoup, sans doute ; comparativement, par exemple, à l'été :


L'été m'était toujours apparu tellement riche, avec son alternance de langueur et de frénésie rappelant à la fois les fortes chaleurs propices à une sieste à l'ombre ou à une bière en terrasse et l'énergie apportée par le soleil, source de vie foisonnante et de joie de vivre. Le printemps, l'hésitante renaissance d'une Nature idéalisée, pleine du combat de la vie et l'hiver, qui débute par ces bourrasques dans la tension initiée par des violons nerveux, qui sont comme une bise persistante, avant le calme d'un matin d'hiver sur un lac gelé, et le retour du vent, opiniâtre. Mais l'automne ne m'avait jamais transporté, jusqu'ici.
Cependant, alors que je revenais d'un boulot de terrain, mon oreille a été l'autre jour accrochée par une émission de radio sur l'automne dans la musique classique, et je me suis passivement laissé embarquer dans l'émission (jusqu'au moment où ça a commencé à parler chasseurs, ils font vraiment chier jusque dans la musique ceux-là). Et donc, j'ai réécouté l'Automne (pas réentendu : réécouté) de Vivaldi et, finalement, j'ai ressenti cette journée de ballade dans l'été finissant, riche encore de lumières chaudes, et par moments pleine de gaieté, et non uniquement mélancolique ; une marche qui, parfois croise un vent porteur de feuilles mortes et semble suivre des yeux la course vive d'un écureuil dans les branches dénudées.


Alors, du coup, ça m'a réconcilié avec cet automne-là.

Je suis très loin d'avoir une culture étendue de la musique classique. Ce que j'en connais, très souvent, je ne le comprends pas et je m'ennuie: si je reconnais la perfection technique de l'ensemble (mais la virtuosité n'a jamais fait le talent), je ne suis que rarement touché par des airs classiques ; Mozart en est un très bon exemple. C'est très virtuose, mais ça me laisse souvent froid, à part quelques exceptions. Je pourrais changer d'avis si un jour l'envie me prend de creuser un peu son œuvre (je n'en ai pour l'instant aucune envie).
Mes goûts sont donc ceux d'un néophyte ; peut-être est-ce pour ça que j'aime bien les Quatre Saisons, peut-être est-ce une œuvre évidente à ressentir, mais quelque part, je m'en fous un peu.
J'aime bien l'élan de la 3ème symphonie de Mendelssohn (l'Ecossaise), la puissance du Requiem de Mozart (l'exception à la règle édictée plus haut, ici le Dies irae), la délicatesse toute en force d'Asturias d'Albeniz...autant de pièces qui n'ont rien à voir !
Je trouve, parfois, dans la musique classique, quelque chose avec quoi je suis en résonance, mais c'est assez rare, finalement. Parfois, cependant, lorsqu'on me met le nez dessus...Et c'est bien ce qui s'est passé avec cet automne. Il ne faut jamais dire jamais !

 


PS :  ça a moins de lien avec la musique classique, mais pour le plaisir...

5 commentaires:

  1. Nous avons des goûts très similaires, en ce qui concerne la musique classique ! J'imagine que cela vient, comme tu l'avances, de ce que lesdites œuvres paraissent plus engageantes au néophyte. Les Quatre Saisons sont d'une modernité saisissante... Il n'y a qu'à voir le nombre de reprises technos qui en ont été faites !
    Je suis moi aussi plus sensible à la simplicité d'une ligne mélodique qu'à la complexité d'arrangements virtuoses. Je pense que cela se défend : toucher le maximum de gens, en dépit des écarts chronologiques et culturels, est-ce que ce n'est pas aussi ça, le génie ?
    (je te conseille également la symphonie Jupiter de Mozart, si tu ne la connais pas déjà)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que les Quatre Saisons sont très modernes ; ou, peut-être, suffisamment intemporelles pour être perçues comme modernes encore aujourd'hui. Je connais plusieurs reprises (dont les pas très bonnes de Vanessa Mae, la tricheuse des JO d'hiver - mais qui ont pu contribuer à les rendre plus accessibles à un public plus jeune), mais pas les techno !
      J'aime beaucoup ce que tu dis du génie, ça se rapproche du thème de la musique, langage universel qui ferait communiquer des gens par delà le temps, l'espace et des barrières linguistiques...
      Je vais écouter la symphonie Jupiter, que je ne connais donc pas encore ; j'aime bien aussi ce prélude de Bach (comme dirait Maurane) ultra connu :
      https://www.youtube.com/watch?v=S6yuR8efotI

      Supprimer
    2. Si tu ne connais pas, je te conseille de regarder la vidéo que le YouTubeur Links The Sun a consacrée à la musique classique : https://youtu.be/clRUz4piR3s?list=PLCFBDA4793672A50C
      Pour ma part, je connaissais la majorité des morceaux qu'il a cités mais ça reste une excellente compilation de titres atemporels et faciles d'accès.

      Supprimer
    3. Ah eh bien je vais aller voir alors ! Merci pour le tuyau !

      Supprimer
    4. Hey, je suis allé voir le lien de LinkstheSun, c'est extra ! Du coup j'en ai regardé deux-trois, il est bon ce mec (mais il doit passer un temps fou à faire ça !)

      Supprimer