Aujourd'hui, j'ai envie de partager ce poème, je suis tombé dessus par hasard tout à l'heure sur le site de Libé :
Un jour j’ai pris la route ancienne
à travers prés friches lavognes
jusqu’au village
où gît sous une dalle
dans la fauve glèbe ruthène
le père du père de mon père
à travers prés friches lavognes
jusqu’au village
où gît sous une dalle
dans la fauve glèbe ruthène
le père du père de mon père
Je ne connais pas son visage
la couleur de ses yeux
s’il avait une barbe d’empereur
ou les nobles gauloises
des paysans en vareuse bleue
qui ont offert à mon enfance
leur senteur de luzerne et de lait
la couleur de ses yeux
s’il avait une barbe d’empereur
ou les nobles gauloises
des paysans en vareuse bleue
qui ont offert à mon enfance
leur senteur de luzerne et de lait
Tintait pour moi la même cloche
qu’au morne jour de son glas
le soir ou le matin
d’un hiver immobile de neige
parsemé de corneilles
ou d’un été de blés roux
dans les coquelicots en fanfare
qu’au morne jour de son glas
le soir ou le matin
d’un hiver immobile de neige
parsemé de corneilles
ou d’un été de blés roux
dans les coquelicots en fanfare
J’ai marché sur l’herbe grasse
de ses berges coutumières
entre les vergnes et les saules
respirant la sombre odeur
lumineuse des truitelles
de ses berges coutumières
entre les vergnes et les saules
respirant la sombre odeur
lumineuse des truitelles
et dans les fayards s’envolait
le rire moqueur du pivert
que je n’avais pas oublié
le rire moqueur du pivert
que je n’avais pas oublié
Bien qu'il ne colle pas tout à fait, il résonne assez fortement avec mon actualité personnelle, une actualité sur laquelle je ne veux pas m'étendre ici. Je n'ai pas le goût d'étaler des évènements trop personnels sur un blog, sauf à travers le prisme de l'écriture et avec une certaine distance. Mais ce texte semble approprié.
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