Ils se caractérisent par une fraîcheur particulière, probablement lié au jeune âge de l'auteur, mais qui se mêle à une maîtrise de la langue et une délicatesse qui témoigne d'une maturité qui dépasse cette jeunesse. Ils se caractérisent également, pour les plus tardifs d'entre eux, par une description de la douleur que traversait l'auteur durant les derniers temps de sa courte vie.
Vous parler ?
Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
Ils attendent. C'est bien. Puisqu'ils ne sont pas las
D'attendre, j'attendrai, de cette même attente.
Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.
Je ne veux pas d'indifférents prêts à sourire
Ni d'amis gémissants. Que nul ne vienne.
La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ?
Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille.
Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne.
Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille.
Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien.
On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?
Et se ressemblât-on, qu'importe. Il me convient
De n'entendre ce soir nulle parole vaine.
J'attends - comme le font derrière la fenêtre
Le vieil arbre sans geste et le pinson muet...
Une goutte d'eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu'attendent-ils ? Nous l'attendrons ensemble.
Le soleil leur a dit qu'il reviendrait, peut-être...
Sabine Sicaud fut un prodige, lauréate de prix de poésie ; le recueil édité de son vivant fut préfacé par Anna de Noailles, et elle reçut un prix des mains de Jean Richepin - l'auteur des Oiseaux de passage, mis en musique par Georges Brassens :
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