lundi 2 mai 2016

Islam des lumières...religions éclairées ?

Je ne suis pas quelqu'un de religieux.
 L'éducation que m'ont inculquée mes parents (mon père, anticlérical convaincu, ma mère pas loin de l'être aussi ; tous deux par ailleurs très ouverts au monde et tournés vers l'autre), et les lectures / discussions dont j'ai pu me nourrir, m'ont amené à penser que, si une certaine spiritualité n'est pas une tare, les églises, quelles qu'elles aient pu être, ont sans doute été son plus grand ennemi dans l'Histoire.
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Trouvez-moi une religion où on ne finit pas pas vous dire un truc comme ça...
 
Probablement, les temps que nous vivons actuellement en sont une nouvelle preuve, une preuve qui s'inscrit dans un chapelet de faits historiques qui ne peuvent que me conforter dans cette opinion : lorsque le pouvoir temporel soit s'abrite derrière une apparence de spiritualité, ou est associée à une vision étroite et fanatique de ladite spiritualité, on n'obtient en général qu'actes violents, lâches ou les deux.
Pour prendre des exemples dans la religion chrétienne, celle que je connais mieux (comme une grande partie de l'Occident), pour une religion qui prône l'amour de son prochain, c'est pas très joyeux - dans le désordre : destruction des Cathares, Saint-Barthélémy, Inquisition, etc., et ce sans compter les occasions d'agir pour le bien non mises à profit (Pie XII, si tu nous entend...).
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Le massacre de la Saint-Barthélémy : un festoche un peu mou
 
Pourtant, il existe également des exemples dans l'Histoire où des religions ont pu s'entendre suffisamment bien pour vivre en harmonie. L'exemple souvent mis en exergue est celui d'Al-Andalus.
Durant environ 700 ans, les trois religions monothéistes dites "du livre" auront pu vivre en relative bonne entente, avec par moments de véritables pics d'échanges culturels et philosophiques
Il n'est pas question d'idéaliser cette période, qui est après tout étroitement liée à un cycle de conquêtes guerrières, et où, pour reprendre une expression célèbre, "la vie [ne fut] pas un long fleuve tranquille"; mais de la promiscuité plus ou moins forcée qui en a résulté, des trésors d'humanité ont émergé. Averroès, Maimonide sont de cette époque-là ; et pour ne prendre qu'un autre exemple, sans le multilinguisme qui avait cours à cette époque, il est probable que la pensée des philosophes grecs nous serait parvenue bien plus tard.

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Averroès et Maimonide (statues toutes deux à Cordoue, ville de leur naissance)


Lorsque Malek Chebel lance Noor, il combat (lui et l'équipe de la revue) l'idée d'un islam de lumières, un islam de l'entente, tourné vers les autres, et porteur d'un message d'ouverture et de paix.
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Par Noor, ils essaient de nous rappeler que ce qui a eu lieu est peut être encore possible et que, peut-être, l’œcuménisme n'est pas forcément mort avec Yithzak Rabin. À la mort de cet homme, d'autant plus remarquable qu'ancien faucon, disparaissait une moitié du héraut de paix qui aurait pu sauver le proche orient (l'autre moitié étant Yasser Arafat). Quelle ironie de se dire que ces deux chefs de guerre furent ceux qui s'approchèrent le plus de la paix dans ce secteur du monde... Et pourtant, peut-être pas : peut-être fallait il revenir de la guerre pour prendre la voie de la paix. Quelle ironie de se dire également que le nom d'Yithzak Rabin est soit honni, soit à moitié oublié dans son propre pays...
C'est l'exact contraire de Daech, d'Aqmi et consorts. Bien que non religieux, de culture ni arabe ni musulmane, il me semble important de se rappeler que, aussi étrangère que me soit la pensée religieuse (pour laquelle j'éprouve une certaine répulsion naturelle), l'islam ne se résume pas au petit Jihad que certains imposent au monde ; il contient aussi des trésors d'art, de pensée...
Toute construction intellectuelle devient ce qu'on en fait.





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