Si les crevettes originaires de l'Equateur, du Bangladesh ou de Madagascar semblent moins sujettes à caution sur le plan de l'esclavage, les conditions de travail y semblent quand même loin de ce qu'on pourrait accepter en France.
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Cet
évènement amène forcément à se poser la question des conditions dans
lesquelles d'autres produits peu onéreux produits à l'étranger sont
élaborés. L'exemple de la Chine vient forcément à l'esprit, mais la
vérité est que dans bien d'autres pays sans doute le travail se fait
dans des conditions inhumaines. La seule parade que je connaisse à cela
est le commerce équitable, avec les limites qui sont les siennes.
Par ailleurs, ces crevettes restent des produits à empreinte écologique monstrueuse...Et
ça, c'est sans compter les hectares de mangrove détruits (voir par
exemple les crevettes "bio" de Madagascar), aux dépens de la flore et la
faune originale dont c'est le milieu de vie. A tout prendre, autant
mettre un saucisson sur la table, ce sera moins problématique...N'oublions pas non plus qu'il y a quand même moyen de faire avec les ingrédients du coin en matière de produits de la mer : on reste quand même le pays d'Europe avec le plus grand linéaire côtier ! Les pêcheurs professionnels n'étant pas à la fête en ce moment, on peut leur filer un coup de main en achetant plutôt leurs produits que ceux d'industriels lointains...
Tout ceci pose la question de la consommation de ces produits de lointaine provenance : si l'on acceptait de ne les consommer qu'épisodiquement ou exceptionnellement, alors une partie des problèmes d'émission de gaz à effet de serre serait résolue (mais une partie seulement).
Mais ça demande d'accepter que certains produits, qui sont pour certains d'entre eux devenus des évidences de consommation, ne soient plus consommés de manière usuelle - attention, c'est là que ça pique : en vrac, meubles en bois exotiques, banane, chocolat, café (eeeeh oui), et je ne parle pas des vêtements faits en Chine...ça pose bien sûr la question de savoir si, en stoppant l'importation de ces produits, on ne créerait pas un problème économique dans les pays actuellement producteurs - et c'est là que, théoriquement, il faudrait une action au-delà de l'échelle individuelle pour inciter ces pays à vendre plutôt à proximité de chez eux qu'à l'autre bout du globe - d'ailleurs, ça vaut aussi pour nos fromages qui vont en Chine.
Et ça pose aussi la question du coût et du prix des choses. Le prix, c'est ce qu'on paie au vendeur en échange de ce qu'on acquiert. Le coût, c'est l'ensemble de ce qui incombe au producteur (production, transport, conditionnement, marketing) pour produire et vendre. Les grands producteurs industriels visent à diminuer le prix pour inciter à acheter, en tentant de s'abstraire de certaines parties du coût : l'esclavage est l'exemple extrême de la diminution du coût de production en ayant une main d’œuvre corvéable à merci et gratuite. La partie du coût que peu de gens avaient anticipé jusqu'ici, c'est le coût écologique. Puisque nous sommes à un moment critique du réchauffement climatique, un instant de notre ère industrielle où il est encore possible de limiter les dégâts que nous allons infliger à notre environnement dans l'avenir, alors tout produit à forte empreinte écologique acheté diminue les chances qu'on évite un genre de gros problème planétaire pour l'humanité - j'en ai parlé ici. On pourrait avec profit revoir à ce sujet Soleil vert, un film intéressant...
La difficulté est de réussir à concilier cela avec son porte-monnaie (je le sais, c'est pas évident). Tout ce qu'on peut faire, c'est agir à notre échelle. Les petits efforts peuvent se cumuler, et peuvent venir en complément des grandes mesures internationales qui, n'en doutons pas, seront sans doute prises à la conférence sur le climat de Paris en décembre 2015 (?).
Enfin, parmi les choses usuelles qu'il faudrait tendre à diminuer, il y a la sacro-sainte bagnole !!! Avant de faire un trajet en voiture, assurez-vous qu'il est bien nécessaire. Le recours à la voiture doit être désystématisé ! Les émissions de gaz à effet de serre liés à la voiture correspondent non seulement à la consommation de carburant, mais également la fabrication des véhicules, des routes, l'entretien de ces dernières, etc.
Et quoi qu'il en soit, la provenance lointaine d'un ingrédient ne devrait jamais être un argument de vente. Et ça vaut aussi pour certains magasins bio !
Par ailleurs, en achetant des produits issus de l'Union européenne, on a un peu plus de garanties sur les conditions de travail des producteurs (enfin, pour l'instant), même si ce n'est pas non plus la panacée.
Bon, je ne suis pas en train de dire qu'il faut se passer de tout, tout le temps, non plus ! Je dis que la consommation de certains produits devrait être limitée et non plus habituelle, et que par exemple si on veut manger des fruits exotiques à Noël - puisqu'on est en plein dans la période -, pourquoi pas, mais qu'on peut peut-être se limiter en-dehors des festivités...Il n'est certainement pas question de se priver de tout ! Mais d'essayer de choisir local, quand on peut.
Note : Comme je n'arrive pas à importer mon blog précédent, je colle dessous les commentaires émis sur ce billet.
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